La CSQ et la FSQ-CSQ revendiquent des plans de sauvetage pour soutenir le personnel de la santé
30 septembre 2020
« 2e vague : On veut pas se noyer »
Avec pour slogan « 2e vague : On veut pas se noyer », la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) lancent une offensive visant à obliger le ministre de la Santé et des Services sociaux et les directions de certains centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de rendre publics leurs plans concrets pour protéger le personnel au cours des prochains mois de la crise sanitaire.
La CSQ et la FSQ-CSQ interpellent particulièrement le ministre Christian Dubé ainsi que les directions des CISSS de Laval, de la Gaspésie, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, de même que de l’Hôpital Marie-Clarac à Montréal. La FSQ-CSQ représente les 5 000 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes travaillant dans ces établissements.
« La première vague a créé une situation de crise sans précédent dans le réseau de la santé et des services sociaux. Plusieurs décisions prises dans l’urgence ont mis à mal le personnel de la santé déjà très épuisé par la surcharge de travail, l’instabilité des équipes de soins et le manque d’effectifs. Si le personnel a su tenir la tête hors de l’eau, il risque de ne pas réussir cet exploit une deuxième fois! », appréhende la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.
Un plan de sauvetage qui presse
Cette dernière ajoute que « nous entrons dans une deuxième vague avec des travailleuses et des travailleurs fragilisés, qui ont besoin qu’on prenne soin d’eux si l’on veut qu’ils soient pleinement en mesure de prendre soin, à leur tour, de la population. Nous avons besoin d’un plan de sauvetage d’urgence MAINTENANT, avant que la deuxième vague n’entraîne dans la noyade un plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs ».
Un désespoir qui aggrave la pénurie de personnel
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, précise que ce désespoir, chez le personnel, se traduit par un ratio d’heures d’assurance salaire particulièrement élevé et une vague de démissions inquiétante. « On manquait déjà de personnel avant l’éclosion de la pandémie, mais la pénurie s’est dangereusement aggravée au cours des derniers mois. Nous voyons, dans la plupart des établissements, des membres du personnel de la santé qui partent en maladie, d’autres qui prennent leur retraite plus tôt que prévu et, finalement, plusieurs qui démissionnent parce qu’ils ne voient plus la lumière au bout du tunnel », explique Claire Montour.
Une question de sécurité pour tout le monde
Les présidentes de la CSQ et de la FSQ-CSQ somment donc le ministre de la Santé et des Services sociaux ainsi que les directions des établissements de rendre public le plan d’urgence qu’ils ont concocté pour soutenir les travailleuses et les travailleurs au cours des mois difficiles qu’ils devront traverser.
« La première vague a pris tout le monde par surprise, mais ce n’est pas le cas de la deuxième vague qui débute. Elle était prévisible et nous sommes en droit d’espérer que le ministre et les directions d’établissements ont pris le temps nécessaire pour élaborer des actions concrètes afin d’aider le personnel à passer à travers ce qui les attend. C’est une question de sécurité tant pour le personnel que pour la population qui aura besoin de recevoir des soins », plaide Claire Montour.
Un plan d’action insuffisant
Précisons que le ministère de la Santé et des Services sociaux a déjà présenté un plan d’action pour faire face à la deuxième vague de la COVID-19 et que des plans de mise en œuvre concrets sont exigés des CISSS et des établissements pour le 30 septembre, soit aujourd’hui même. Or, la CSQ et la FSQ-CSQ considèrent que le plan actuel du ministre est incomplet puisqu’il vise essentiellement à assurer l’offre de soins en contexte de pandémie sans apporter de soutien concret aux ressources humaines qui devront, elles, assurer ces soins. Plus que jamais, les directions d’établissements ont le devoir de nommer leurs besoins et de réclamer les ressources requises et le pouvoir décisionnel nécessaire pour assurer la gestion adéquate du plan de sauvetage.
« Quel est le plan pour soutenir concrètement les travailleuses et les travailleurs? Cette fois-ci, le ministre et les directions doivent dépasser le simple discours racoleur des anges gardiens et présenter de vraies mesures de soutien, parce que personne ne veut être emporté par la deuxième vague et se noyer. Nous attendons avec impatience la réponse du gouvernement et des directions d’établissements », conclut Sonia Ethier.